vendredi, septembre 15, 2006

Quelques choses

A travers des minutes qui passent, et devant l’inéluctabilité de la durée, je contemple les métamorphoses diverses de ma présence mondaine. C’est un acte répétitif, un acte qui simule le mouvement pendulaire du temps. Je constate souvent mes vices et mon incapacité ; je constate de même mes faiblesses.

Quelque part entre le son d’un avion militaire et l’explosion d’un obus, j’ai perdu ma volonté. Elle était à mes cotés depuis des années et des mois, mais un jour parmi les 33 jours, elle est partie. Le matin je me suis réveillé et mon bras ne toucha que vide ; même pas une lettre, même pas une explication.

Moi par contre est parti volontairement.

Cela fait plus ou moins 2 ans que je suis sous l’égide d’une illusion d’un pays – une communauté imaginaire, une nation précoce. Je me retourne chaque jour pour chercher une guerre que je ne peux vivre sans. Je pense aux sons des avions qui passent lentement à travers les cieux, un son qui signifie la vie pour ceux qui l’entendent et la mort pour ceux qui le subissent.

Le pire n’est jamais réel, ce n’est qu’un fantasme nécessaire pour cacher le réel, lui même pire.

Le monde à besoin de définitions. Lorsque la logique n’est pas commune et les terminologies disputées, la dialectique ne peut se traduire en mots et en actes. Comment prouver aux positivistes l’erreur de leur chemin ? Comment démontrer un contresens sans être, soi-même, pris par un contresens ?

‘Ceci n’est pas une pipe’.

La certitude de Socrate n’est elle pas aussi incertaine que l’incertitude ? N’est ce pas donc un cercle vicieux ?

Hier à la maison on a discuté du principe de contradiction, est ce une méthodologie ou une doctrine ? Et si c’est une méthodologie, comment donc peut on définir une contradiction hors d’un certain contexte – qu’est ce qui fait le fait qu’une chose soit contradictoire ? N’est pas impossible de dire qu’une chose est contradictoire sans mettre cette chose dans un contexte précis qui définira la contradiction – la contradiction n’est elle donc pas elle même relative ?

Chaque discours porte en lui le système qui détermine la contradiction de ce discours. La contradiction est donc déterminée par le discours qui la porte et ne peut existé, comme principe ou comme doctrine, hors d’un système. Comment donc peut on définir une contradiction ? Qu’y a t il en commun entre les contradictions de tout systèmes ?

Cette chose commune est elle une forme absolue de raisonnement ? Est elle une fondation stable de la critique – n’importe le contexte ?

Lorsqu’on défend un discours, comment peut on donc juger les arguments ? N’est ce pas par le principe de la contradiction du discours lui même ?

Il nous faut des définitions communes. Les définitions sont intrinsèques au discours. Il nous faut aussi des choses non des objets.

Heidegger dans son étude du mot ‘thing’ ou ‘ding’ – chose – a trouvé que la racine étymologique du mot signifie aussi dans un nombre de langues germaniques et scandinaves ‘assemblée quasi-juridique’. Une chose pour être chose doit être une assemblée d’autres choses. Un objet par contre, est un objet par vertu de n’être pas chose, d’être en manque d’assemblage. La critique cherche t elle la chose dans tout objet ? Ou bien la chose derrière tout objet ?

Les objets n’existent pas en dehors du sujet qui détermine leur état d’objets, et le sujet n’existe pas en dehors des choses.