mercredi, février 07, 2007

4. Portrait


1. Ce n’est pas la violence. Ce n’est point l’existence abolie. Ce n’est même pas le vide infligé. Ce n’est pas, non plus, la couleur rouge abondante.

C’est le bruit, le son, et les vibrations. Une idée s’empare de mon être, pour des instants elle domine tout mes sens. Je m’y soumets.

L’absurde n’est pas un autre mot pour désigner l’impossible, l’irréel ou l’alogique. Par contre, l’absurde est un excès de réel, un plus-que-possible, un trop-logique. L’absurde est un sur-réalisme poussé à l’extrême.

2. Plus loin, verticalement, circule une machine fatale. Mon corps, ici bas, lui est vulnérable ; étant matérialiste en ce domaine, mon âme aussi. Ma volonté m’échappe, et ma conscience ne m’appartient plus. Le bruit est celui d’un destin volontaire. Une autre volonté qui détermine l’existence de la mienne.

En ces moments là, lorsqu’on ressent la puissance extrême de la machinerie de guerre, ce n’est point une peur qui surgit. C’est plutot une idée qui hante l’esprit d’une telle sorte que tout les sens s’inclinent devant la conscience. Je suis l’idée. A ce moment precis, l’absurde devient le réel, et reciproquement. Je peux subir la réification de l’idée de l’inexistence, du vide, et de la non-volonté (ou la volonté de Dieu) d’une façon immédiate. Je ne suis plus maitre de mon destin, l’idée elle-même est abolie (présupposant que je ne l’étais jamais). Je ressens mon incapacité, certain diront faiblesse.

3. La mort n’est point. Dés lors qu’elle est elle n’est plus. La fin de la mémoire, et l’incapacité de se souvenir. Y a-t-il autre chose que la mémoire ?

La mort c’est la négation de la vie ; ou la vie celle de la mort. Chacune ne peut exister sans l’autre et avec l’autre simultanément. La question persistera toujours.

Ne reste que la mémoire. Mais la mémoire, c’est quoi ?

4. À certains moments, le temps se retire. Il s’enlace de l’infaillibilité du mouvement. Le réel ainsi se métamorphose en virtuel ; le présent devient souvenir. Le souvenir hante la vision.

Je retrouve mon passé dans les ruines du présent. Je me regarde dans le reflet de murs inutiles. C’est ici que tout commence.



Photos: Bent Jbeil (Liban Sud)

2 Comments:

At 8:59 PM, Blogger elle said...

Au commencement etait l'oubli pourrait on dire.

 
At 4:36 AM, Blogger walid said...

Ou bien la memoire, dirai-t-on.

 

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