vendredi, novembre 03, 2006

Homo-solus


Et puis c’est pourtant simple la vie. Elle est simple dès lors qu’on ne cherche pas à se rendre compte de son existence. Ce sont ces concepts, ces mots, qui désignent des choses qui n’existeront pas sans les mots qui les désignent, qui sont à la source de toute considération de la vie comme vie.

Sans langage, sans mots, l’homme ne sera que semblable à ce qu’il désigne animaux. Sans langage, le bonheur est possible. Car c’est par le langage que toute description de ce qu’est bonheur est possible.

La solitude est elle aussi une chose linguistique. Chose et mot ne sont pas simplement définis. La solitude est linguistique, comme tout état de conscience.

Le langage ne peut se satisfaire. Il cherche la dualité sans jamais pouvoir l’atteindre.

C’est dans cet éternel cycle de conscience que je me trouve. Une solitude qui cherche une autre, pour peut être s’annuler ou se contredire. La solitude ne peut exister en paire.

Schopenhauer propose un caractère mécanique à la vie. Elle est mouvement. Elle « oscille, comme un pendule, entre la souffrance et l’ennui. » Dans ce système la vie elle-même, son existence, présuppose la solitude. Pourtant la solitude ne présuppose pas l’unicité, et c’est peut être même le contraire qui puisse être dérivé.

Je n’est qu’une illusion. Je est un moi solitaire qui cherche à s’unir avec lui-même.

Peinture: René Magritte, Tentative de l'impossible