lundi, juillet 18, 2005

Une fin

Et puis la fin commence. C’était inévitable, c’était même prévisible. Je ne sais comment je me suis livré aux forces spéculatives, aux forces irréelles, à l’imagination. Mes premières conclusions accusent l’anxiété qui me tourmente ces moments-ci. Peut être c’est différents, peut être c’est faux, mais dans tous les cas la certitude dans de tels sujets est presque impossible. Doucement, lentement, le temps exerce ses effets apaisants.

Je ramasse toujours les débris de ma volonté. Pour un moment, que j’espère transitoire, je me suis livré aux émotions sous toutes leurs formes. A présent je dois me retrouver. Je dois retrouver la nature, la raison. L’un des caractères les plus imposants du temps c’est qu’il est incontournable. Si dans un récit on peut tordre le temps diégétique, si on peut le soumettre à l’imagination de l’auteur, dans la vie ceci est impossible. Dans la réalité, le temps est comme les vagues, continu mais imprévisible. La seule variante temporelle qu’on puisse exercer c’est celle de l’imagination, celle de l’espoir, et c’est cette même variante, qui, souvent destructrice, est la cause des malheurs de l’homme. Le temps et l’immortalité ne sont qu’un seul désir humain, c’est le désir irrévocable de la divinité, c’est le désir de se contrôler. L’homme pendant sa vie reste un apprenti – Dieu et à sa mort il n’est plus. C’est peut être ce même désir qui nourrit tout auteur, c’est peut être ce même désir qui est à la base du cinéma. Je ne trouve plus la limite entre la réalité et l’irréel, je ne trouve plus la limite entre moi et la vie. Je vis dans mon temps diégétique, je vis dans mon récit. Pourtant je n’arrive pas à soumettre le temps.