mardi, septembre 06, 2005

huit

Jour après jour il se rend compte. Au passage des soleils et des lunes il se découvre. Il ne cherchait plus de plaisir, il ne le pouvait plus. Il avait souvent essayé et essaye toujours, mais de moins en moins, avec un enthousiasme décroissant.

Il se détruit, volontairement, il se corrompt en mots, il se dégrade en phrases, il se décompose en textes, il s’altère en pensées.

Elle l’envahit comme un héro légendaire. Il l’adorait comme une déesse du mal.

Désormais il ne pense qu’à elle.

Elle, avait un désir. « Il ressemblait à tout, à une souffrance délicieuse, à un toucher délivrant. Elle désirait des mots, un esprit. Elle désirait des mains. » Elle se désirait.

Elle, avait un rêve. Elle était libre, elle était elle dans son rêve. Elle rêvait de lui. Elle rêvait la vie.

Elle voulait des yeux pour la décrire. Elle voulait des lèvres pour la raconter. Elle voulait des mots pour la dénuder. Elle voulait des phrases pour la comprendre. Elle voulait des mains pour la prendre. Elle voulait un corps pour l’aimer.

Elle avait peur de son rêve, elle avait peur de le réaliser. Elle ne voulait pas se jeter dans les labyrinthes de l’amour, elle était fragile et le savait.

Elle se battait contre son rêve, elle voulait le dominer, le posséder et le détruire. Elle voulait battre l’amour, elle voulait l’assujettir. Elle savait que la victoire était sa défaite, elle savait qu’il n y aura victoire qu’à la mort du rêve, qu’a la mort de son imagination, qu’à sa mort à elle.

Elle possédait le rêve, mais ne le savait pas.