mardi, septembre 06, 2005

neuf

Elle, vivait dans la réalité, mais parfois se perdait dans le rêve. Elle s’éloignait des effets révélateurs du soleil et se plongeait souvent dans des nuits journalières, des nuits ensoleillées.

Elle ne se connaissait pas et ne voulait pas se chercher seule, elle ne voulait pas prendre le chemin interminable et dangereux de la découverte de soi. Elle cherchait un véhicule.

Lorsqu’un jour on lui expliqua que la réalité est ainsi, elle refusa de le croire, elle ne voulait pas de cette réalité. Mais les effets du temps et de la nature l’atteignirent rapidement et elle sombra pendant longtemps dans les ténèbres du réel palpable et simplifié. Elle oublia ses rêves, elle oublia que les rêves aussi sont réels.

A travers l’histoire humaine la majorité a souvent été fautive. Les rêves réels ont souvent été condamnés aux prisons, aux asiles, ou à la mort, mais jamais à l’oubli. Autrefois, un homme croyait au Bonheur. Jadis, un homme croyait aux étoiles. Un jour, un homme croyait à la Volonté. Naguère, un homme croyait aux vices de la morale. Ceux là parmi d’autres, sont ceux qui refusent les jugements et les connaissances de la masse, se sont les seuls qui existent.

L’homme n’existe pas en masse. Zarathoustra ne s’adressait plus aux foules, mais aux hommes, à des égaux, à des compagnons. Le surhomme n’est pas un produit de masse, c’est un produit individuel, un être unique.

Elle ne savait pas qu’elle créait l’histoire.

Elle ne croyait pas aux vérités populaires mais ne les combattait pas assez. Elle avait emprisonné son rêve dans la cage de l’imaginaire. Elle ne cherchait plus à l’affranchir, à lui céder la liberté, à se livrer à ses caresses intimes qu’elle désirait tant.