jeudi, juillet 21, 2005

A-morale

Il ne faut jamais s’abstenir à condamner la bêtise humaine. Dans les meilleurs des cas, l’homme est un être d’apparence intelligente. Mais à plonger dans les profondeurs de son esprit tourmenté et bouleversé par l’amalgame de forces opposées et souvent désastreuses, ce n’est qu’un système dépourvu de logique.

L’humanité aime parler d’elle même. Des idées, des théories et même des théorèmes déchiffrent et étudient un complexus qui dans son substrat n’est qu’un conflit entre corps et conscience.

Parfois je me livre à une forme condamnable d’optimisme, parfois je suis aveuglé par des révélations, des songes. Pourtant dans les interstices de mon esprit méprisable comme tout les autres, je suis convaincu et même certain que ce ne sont que des moments de faiblesse. Des moments où l’homme se livre à son humanisme, à sa nature déplorable.

Rousseau parlait d’un état de nature. C’est le stade présocial qui a connu la seule phase naturelle de l’homme. C’est lorsque l’homme était le « loup » pour l’homme qu’il était vivant, qu’il était digne d’être une espèce. C’est peut être la cruauté qui fait la beauté, la violence non gratuite, la violence naturelle, qui dés lors qu’elle est ainsi perd sa caractéristique de violence. La violence n’est qu’un jugement moral, un degré de relation. Voilà qu’on effleure le cœur du problème, la cause primaire de la tragédie humaine, ou plutôt du drame humain, car telle sort n’est point digne du nom de tragédie. Le mal le plus destructif que l’homme a jamais créé c’est la morale, une invention perverse qui porte tous les défauts humains par excellence.

« Dans les petites villes, il existe toujours quelque mendiant et mauvais sujet, un vieux buveur ou un détenu libéré que chacun utilise comme tête de Turc ou objet de scandale et qui, en retour de la mesquine bienfaisance publique, doit faire le croquemitaine et incarner le méprisable rebut de la société. » Hermann Hesse, Une petite ville d’autrefois.