mardi, août 30, 2005

« Métaphysique de l’amour »

Lui, son nom lui était inconnu. Il avait perdu le désir de se nommer depuis bien un temps. Du moins, si désir il lui reste, il avait en tout cas renoncé à l’accomplir. C’était un spectre perdu, quelque part, tel une bouteille vide lancée à travers les océans, il flottait et cherchait une terre, sans vraiment une destination et pas vraiment volontairement.

Malgré les proverbes et les histoires populaires, il tombait toujours dans les pièges de la vie et des vivants. Un être de passion qui s’adonne à la raison. Un esclave qui rêve de la liberté, un esclave imaginatif. Souvent il se laissait trahir par des songes, mais, lui, vivait toujours dans sa réalité, point de songes ne lui sont irréels. Il avait le pouvoir de créer des mondes et des réalités. C’était un réalisateur, un être qui réalise, qui rend réel.

Elle, portait tous les noms, elle était unique. Mais elle ne connaissait pas ses noms, elle ne connaissait qu’un seul, le sien, pas ceux des autres, pas ceux de l‘autre. Elle ne savait pas qu’on l’appelait de tous les noms, qu’il l’appellera de tous les noms, elle ne savait pas qu’elle était toutes les femmes. C’était dans un rêve qu’elle est née, elle portait la culpabilité de toute l’humanité autant que tous les nouveaux-nés. Mais c’est quelque part dans son age plus conscient qu’elle s’en ait rendu compte. Et c’est à ce moment qu’elle s’est rencontrée pour la première fois, c’est à ce moment qu’elle a cessé de voir la beauté, sa beauté.

Elle vivait dans son mensonge, avec sa culpabilité, avec sa tragédie. Elle laissait des débris de son existence un peu partout, des fragments de ses espoirs, des bouts de son histoire. Elle résistait toujours aux rêves, elle s’attachait toujours à la réalité, à sa réalité et celle des autres. C’était un saut qu’elle avait jusqu’à présent évité, combattu, mais plus que tout qu’elle avait craint. Pourtant elle s’adonnait parfois à la tentation, aux charmes fatals du rêve.

C’est l’histoire de la vraisemblance d’un rêve, c’est un drame ou une tragédie, une fatalité ou un destin. Leur histoire c’est celle de la vie, celle des récits. Leur histoire n’aura qu’une vérité pour fin. C’est le triomphe d’un rêve qui envahira la réalité, qui la supprimera. Ou bien l’histoire d’une mort commune d’un rêve passager. C’est le combat éternel entre volonté et réalité.

Leur histoire, c’est l’histoire de l’amour.