jeudi, octobre 06, 2005

La tragédie n’est pas un genre narratif

Des feuilles blanches se libèrent à travers les siècles

Jadis il était enfant, un sourire resplendissant cachait son esprit,

Il a même couru derrière un ballon de couleur sans importance.

Lorsque le soleil devint un événement journalier

Emblématique par sa normalité,

Sa peau se métamorphosa en esprit,

Il a pensé et s’est reconnu ;

Un animal solitaire condamné à se subir

Par les forces de circonstance ou les conventions.

Il n’en connaît que trop peu.

Un vent glaçant remplit la chambre.

La feuille tremble, il la prend dans ses bras

Et lui inflige une plume, elle le regarde et se reconnaît.

Elle n’était pas feuille mais phrase latente.

Pendant des jours elle attendait.

Pendant des siècles elle rêvait.

Et puis un jour, une main l’a prise

Et l’a caressé avec des mots fragiles et violents.

Lorsqu’il ferme les yeux, il ne voit que son obscurité,

Il s’y plait et s’échappe au soleil.

Mais l’œil du temps est omniprésent,
Il se cache derrière une horloge.

Il se transperce de secondes déchirantes

Et se laisse aller dans une direction ambivalente.

Il se perd dans la finitude de sa création.