dimanche, octobre 09, 2005

Science réflexive

« Inconnue, elle était ma forme préférée,

Celle qui m’enlevait le souci d’être un homme,

Je la vois et je la perds et je subis

Ma douleur, comme un peu de soleil dans l’eau froide. » Paul Eluard, Capitale de la douleur

« The truth of the matter is this, gentlemen. When a man has once taken his stand, either because it seems best to him or in obedience to orders, there I believe he is bound to remain and face the danger, taking no account of death or anything else before dishonour.” Plato, Apology


Dans les contrées lointaines, où l’air et la fumée ne forment qu’une seule entité, les visages familiers se dispersent sous la lumière aigue des distractions nocturnes. Des pas transparents dessinent des trottoirs déguisés en passants. La silhouette commune d’un nouvel esprit casse le silence immobile de la rue, elle traverse les vagues avec une allure urbaine, la destination est toujours relative.

Les idées se précipitaient comme des affamés. Un mouvement interne imperceptible pour les yeux muraux. Les sens, et les sensations avaient depuis longtemps perdus leurs utilités. Point de foie, d’espoir ou de croyance ne tenaient les fils de puissance dans la société autoritaire de son esprit.

La distraction est toujours mobile. Des maisons décoratives s’échappaient à son regard introverti. Un esprit paradoxal, démuni des principes premiers de la convention sociale. Dans les moments intrinsèques, la mémoire se révèle toujours. Il avait déjà sauté dans l’inconnu, il s’était déjà amputé d’un amour, volontairement, rationnellement.

Tel un anti-héro, digne de l’infortune d’exister dans les décombres du 20e siècle et ses séquelles dans le 3e millénaire, il cherchait son identité. Pourtant il se réconfortait, avec la perversité commune chez son espèce en voie de disparition, en pensant que les grandes théories sont déjà perdues, mortes sans sépulture. Point de sens n’existe dans ce monde. Un temps gratuit, absurde et juste gouvernait les domaines de son esprit et ceux des autres, de tous et de tout.

Lorsqu’il se trahi par un sourire social, la vie se réduit à la simplicité.

Perdu dans les façades blanches et sans dimensions,

Il laisse balader ses yeux dans le ciel.

Son regard heurte un dieu caché entre les nuées,

Il tombe comme une feuille d’un arbre saisonnier

Et embrasse la terre qui l’a créé ;

Un dieu terrestre est un être ridicule.