mercredi, juin 08, 2005

Amendement

Il existe un degré de séparation entre la solitude et l’isolation. L’une est volontaire l’autre est imposée. Effectivement les deux termes peuvent être utilisés pour désigner un concept identique, mais pourtant la nuance existe, du moins dans le concept lui même.

Je me perds entre le volontaire et l’imposé.

Je prends un plaisir pervers à observer, et parfois à subir, la cruauté de l’être humain. Cela nourrit ma certitude de la pourriture de cette espèce entière.

Une revanche dissimulée.

Elle m’a discrètement blessé. J’ai saigné des débris de mémoire et l’ombre d’une larme qui ne se dévoilera jamais. Le sang n’était point rouge, couleur de la vie et de la mort, couleur de la passion et du mensonge, il était noir comme le bonheur, l’absence de couleur, l’inexistence de la forme, il était vide, inanimé, un sang qui n’a pas de mémoire.

A ce même moment j’ai regardé ma mémoire et je me suis senti abandonné. Mes souvenirs m’ont trahi, je ne supportais pas l’idée que ce sont mes souvenirs, ce ne sont que des mensonges. Elle les a détruits en les oubliant, elle les a méprisé. Rien de tout cela n’existe et n’a jamais existé, ce n’était qu’un rêve personnel, un rêve qui m’appartient seul. Les souvenirs jadis communs, à présent me sont réservés, je les lui interdis.

Atrocité sentimentale.

Je me sens trahi par moi même.

Peut être je surestime les faits. Peut être serai-je romantique, peut être simplement rétrospectif. N’importe mes attributs et mes défauts, je serai ainsi, mais je le serai seul, partager une vie c’est la sacrifier, personne ne reconnaît la valeur de la relation. L’être humain est un être incapable de partage sentimental, c’est un être violent et insensible. C’est une matière consciente d’elle même, c’est une matière qui se donne de la valeur, c’est une matière prétentieuse, c’est le ridicule dans sa splendeur.