dimanche, juillet 31, 2005

Correspondance

Je passais par un de ces épisodes d’inondation cervicale, lorsque j’ai pris un instant de pause, une résolution momentanée, et me voilà comme un organisme automate qui se dirige vers le clavier que je torture en cet instant même. C’est comme si c’était cet objet ambiguë et répulsif qui me procure le plaisir humain de l’interaction. C’est lui qui m’emprisonne dans le plaisir de toucher tes yeux avec des caractères qui portent les débris de ma conscience troublée.

J’essaye de me comprendre, un instinct des plus humains. Depuis tant que je cherche à prendre mon monde en charge, de définir les événements et peut être les occurrences. Mais loin de toucher les extrémités de la sérénité, je subis constamment les caresses vicieuses de l’incontrôlable. Je suis comme toujours l’esclave admirateur du temps, le créateur de l’existence. Le verbe être n’est qu’au présent, ou sera au futur, sans le temps le verbe être n’est pas. L’existence dépend du temps, toute action, tout phénomène, tout concept dépendent du temps, car c’est à travers lui seul qu’ils existent.

Et puis je retrouve le moment brute, la réalité physique.

Voilà un moment que le silence scriptural occupe la totalité de mes jours. C’est peut être juste pour laisser couler quelques goûtes d’anxiété et parler, ou presque, à un esprit familier et plaisant, une conscience lointaine. Les jours passent et je sens les nombres sur le calendrier de plus en plus présents dans ma vie. Je commence les derniers épisodes de quelques habitudes, rituels et actes. Je m’approche tellement de la dernière cigarette, le dernier verre de Whisky servi par les mains bien expérimentées du « Général ». Je peut même imaginer ou presque le sentiment bien perplexe de liberté qui va m’envahir dans les couloirs froids et uniformes de l’aéroport. Je n’arrive presque plus à avantager le raisonnement logique à l’acte. J’ai l’impression de traverser les jours sans vraiment être là, sans vraiment agir.

C’est comme la scène classique au cinéma où l’acteur principal, le héro, est sous l’eau pour une raison ou pour une autre et il essaye avec toutes ses forces filmiques et physiques d’atteindre la surface juste pour prendre une bouffée d’oxygène et puis plonger de nouveau afin de sauver, récupérer ou tuer.