samedi, août 20, 2005

Pré – face

Si les mots défunts d’un Marc Aurèle absorbent les vicissitudes des siècles, ils sont contraints de régulariser ou plutôt de mouvoir l’esprit d’un homme perdu dans le non-sens du temps. Je suis cet homme, un esprit vagabond qui résiste difficilement à l’instinct de survie. Autant je lis et je relis ces phrases sur des pages d’un livre inscrites dans l’oubli de l’histoire rationnelle, je ne peux que retrouver la question unique, la question primordiale, la question ultime qui se répète incessamment dans les vallées de mon esprit, tel un écho infini : Pourquoi suis-je ? Un questionnement enfantin, témoin d’une ignorance de la réalité, une ignorance que dans les décombres de ma conscience j’adore avec une perversité réjouissante. Toujours un touriste de la vie, toujours un apprenti-être, toujours en recherche de moi même ou d’un autre. Ma recherche à cet instant prend une dimension désormais différente, une dimension au moins étrangère ou encore une dimension inconnue. Je me livre au saut dans l’inconnu. Mais au contraire de Kierkegaard je n’appellerai point cet état celui de la foie mais celui du moi.

Aéroport de Beyrouth 19 – 8 – 2005