vendredi, octobre 28, 2005

Première personne du singulier

Déconcerté par la réalité physique, je me retrouve dans l’interrogation initiale.

Je me suis longtemps demandé sur les significations et les sens, jamais pourtant ai-je trouvé de réponses adéquates ou du moins comparables aux questions, ou à leurs ampleur.

Lorsque les premières lueurs du soleil transgressèrent la tranquillité nocturne de la terre, Dieu, cette créature institutionnelle, prononça les mots premiers et le monde devint. C’est ainsi que l’homme devient homme, c’est ainsi que l’homme se détache de la nature et devient l’antagoniste de la vie.

La naissance de la société dans son essence est un thème anthropologique, mais aussi métaphysique que l’existence même de la notion ambiguë du moi, de la conscience première qui créa la reconnaissance fétichiste de l’homme de lui même.

Je regarde un écran, la nuit succombe, je déchiffre une langue, je produis des intersections neuronales qui engendrent des sens, je comprends, ou du moins je crois comprendre, et je constate paradoxalement que c’est incompréhensible, qu’en fait c’est tellement simple et paradigmatique que le sens le quitte.

Le résumé de toute constatation est que l’être humain est une espèce méprisable tellement est-elle prétentieuse et répugnante. La finalité primaire et primordiale de l’individu moderne c’est la jouissance, le plaisir est une obligation sociale, c’est cette illusion, tellement simple et captivante, qui gère la société dans sa trajectoire actuelle.

Ce sont les gagnants qui écrivent l’histoire, et ce sont eux, tant qu’ils sont gagnants, qui définissent les trajectoires de cette histoire. L’éthique est un produit occidental, la réalité l’est aussi, de même pour les degrés de la conscience de soi les plus intimes et les plus refoulés, de même pour la liberté.

Il n y a point d’existentialisme, point de sujet savant ou de chercheur de savoir, le sujet est assujetti, il est non actif. Le sujet est sujet du désir, le sujet n’est qu’un objet soule de son amour de lui même et ivre de sa fascination pour le conformisme.

Je ne suis pas sujet, je suis sujet qui veut retrouver son état d’objet, son état de nature, son animalité, son inconscience. Je suis une conscience suicidaire.