lundi, août 22, 2005

Intervalle

Apres m’avoir momentanément perdu, je commence peut à peu à retrouver ma conscience de soi et de la réalité, bien que lentement et différemment.

Au moment où je prends les quelques souffles herbeux que je me suis permis, j’écris ces mots sans vraiment avoir pour autant des idées spécifiques à aborder.

A chaque fois que je me mets devant cet écran à présent j’essaye, sans vraiment de très bons résultats, de définir ma situation mentale actuelle. Suis-je satisfais ? Suis-je différent ?

Je n’arrive toujours pas à sentir l’ampleur de l’étape que je viens de commencer. Je ne peux dire que je panique, non plus que je sois dans l’état de sérénité, mais je peux simplement affirmer que je vis chaque jour à part. Effectivement il ne faut pas non plus asserter que ceci est la meilleure façon de faire passer les jours. Mais je me rassure en pensant que ce n’est qu’une phase transitoire.

En effet l’avenir, académique, pratique, et existentiel, me semble assez, pour ne pas dire complètement, ambiguë.

Le manque de compagnie livresque (mes livres doivent arriver dans quelques jours, j’espère), me limite à une lecture assez limitée. Une lecture initialement intentionnée pour être effectuée dans un avion, ce qui n’est point semblable à ce que mes yeux ont besoin en ce moment.

C’est en effet un instinct humain, le besoin de communiquer. C’est peut être pour cette raison qu’on nomme besoin de communication et non désir de communiquer.

En effet communiquer ne veut pas simplement dire converser ou bien échanger des données diverses avec une autre conscience ou objet. Communiquer est un acte qui touche autant l’expression dans ses états les plus purs comme l’art et la violence, que ses états les plus souillés comme la conversation et tout ce qui peut se lier à la médiation.

Pendant mes cours en journalisme on employait souvent ce mot, pour des raisons qui n’ont point besoin d’élaboration. Définir la nuance qui sépare information et communication est l’une des tâches les plus vitale dans ce domaine humain par excellence. En effet si on observe la naissance des métiers dans les civilisations il serait fort intéressant de s’arrêter à celui du journaliste.

Un métier dans son substrat social presque parasitaire. En effet on peut se lancer dans des explication stratégiques et purement pratiques qui nous mènerons à dire que les civilisations ont besoin de porteurs d’informations, de gens qui puissent transporter la donnée X de A vers B, A et B étant des lieux ou des individus. Mais aussi on peut choisir l’approche plus morale et dire que cette fonction fait plutôt partie de l’empire de la conscience sociale et l’esprit de l’humanité. Une sorte de mémoire humaine, une fonction qui sera, si jamais tel élément homogène nommé l’Humanité existe, vitale à sa morale et son éthique en changement constant. En effet on pourra donner maintes explications dont ceux là ne sont qu’une partie improvisée, mais ce qui reste dans le domaine de la stabilité logique c’est que toute fonction, sociale ou pas, puise ses sources d’une certaine cause, selon le principe de base de la causalité. Dans ce sens on peut aussi, par une simple approche fataliste et selon la formule de Kafka « tout ce qui est possible arrive ; arrive n’est que ce qui est possible », dire que la fonction doit découler d’un besoin irrévocable, un besoin instinctif et inévitable. Un besoin dans ce cas qui sera simplement celui de communiquer.

Inventeurs de mots, bâtisseurs de phrases, des ouvriers de l’inexistant, des paysans de l’imaginaire.

« …Ces raisonneurs si communs, incapables de s’élever jusqu’à la logique de l’Absurde. » Charles Baudelaire, le Spleen de Paris.