mercredi, août 24, 2005

Elaboration

Lorsque j’ai décidé que je dois changer de décor dans ma vie, c’était pendant un trajet solitaire en voiture sur l’autoroute de la tranquillité quelque part sur le littoral libanais. Je me souviens toujours de ce jour où, sans vraie destination prédite, je me suis lancé vers la montagne du Chouf. Provisions a portée de main et musique ambiante, je me suis trouvé après quelques kilomètres longeant une falaise biblique par son apparence mais compacte par ses dimensions. Je me trouvais à l’instant seul avec moi même et mes pensées les plus intimes, je me suis réjoui de savoir que j’étais toujours. Surchargé à l’époque pas l’insignifiance de la bureaucratie, l’une des séquelles les moins agréables de la colonisation, et préoccupé par la fécondation d’un court métrage fort impressionné par mon état d’âme.

L’idée que j’avais construite portait surtout sur la solitude productive, et par solitude je ne veux point dire ermitage, mais plutôt un état dans lequel le contact humain est réduit à un minimum contrôlable et contrôlé. Bien que je ne puisse pas encore porter de jugement sur l’éventuelle réussite de ce projet, je peux simplement affirmer que tel jugement est en phase de réalisation ou du moins en phase de préparation. Désormais seul l’acte peut subsister.

« Come back now to your sober senses ; recall your true self ; awake from slumber, and recognize that they were only dreams that troubled you ; and as you looked on them, so look now on what meets your waking eyes.” Marcus Aurelius, Meditations.