mercredi, août 24, 2005

Etymologie rationnelle

La coupe de tisane se vidait peut à peut, l’effet apaisant torturait ma gorge avec une allusion d’un soulagement momentané. J’avais fermé le livre, tout en pensant à demain. Ma volonté se réveillait d’un sommeil qui dura presque une semaine, pendant laquelle corps et esprit se dissimulaient derrière un semblant de tranquillité apparente.

C’est à ce moment précis que je me suis dis que l’acte est indéniable. C’est à cet instant même que je me suis rendu compte que la vie est une œuvre, elle est même un produit. Auteur de mots, je dois pousser ma création à l’acte, l’acte de vivre.

A l’age adolescent, pendant les séquences de réflexions existentielles communes à cet age-là, je pensais avec toute l’immoralité et l’amoralité qui décrit tellement mon âme, que j’étais dieu de moi. Je portais tellement de mépris envers ce créateur pervers et arrogant, que je ne pouvais tolérer l’idée que l’homme pouvait vénérer une chose tellement macabre.

Je ne peux dire que j’ai jamais pu profiter de ce confort sécurisant de la croyance, en fait l’idée qu’une force extérieure veille sur mon monde et mon être ne m’a jamais caressé avec ses douces mains maternelles. Entre le doute et le scrupule je me suis longtemps noyé dans les spéculations souvent sinistres et agitées.

Je ne suis pas certain de la raison pour laquelle je me lance dans des rétrospective temporelles de ce genre, mais je sais que je trouve souvent des réponses en réévaluant le passé. C’est peut être une des facultés uniques chez l’homme, la récapitulation, l’acte de revoir le passé d’un œil observateur mais impliqué.

Je constate à présent que ce n’est point la vraisemblance qui donne sa valeur à l’idée dans l’échelle objective, mais plutôt son rapport avec le cas précis duquel elle émane. Dans ce sens le sujet, mais aussi l’auteur, est le seul qui puisse déterminer la valeur de l’idée elle même. Chaque idée n’ayant donc pas une seule valeur ni même un seul lecteur.

Dans l’avant propos de La généalogie de la morale, Nietzsche écrit : « Nous, chercheurs de la connaissance, nous sommes pour nous-même des inconnus, - pour la bonne raison que nous ne nous sommes jamais cherchés… »