samedi, octobre 21, 2006

Conjugaison

Souvent lorsque la phénoménologie tombe dans l’inconsistance, ce sont d’autres facultés qui prennent le relais. Peut être serai-ce la même faculté – dissimulée en d’autres - peut être ne serai-ce pas une faculté.

Toute question a un point de départ. C’est une présupposition de quelque chose, ou d’autre chose. Toute chose n’est elle donc pas chose par rapport à autre chose ?

Et puis le temps se déchoit à son image ; il décompose la durée, elle devient instants, moments, ou parfois même histoire. C’est à cet instant que le bruit imperceptible de la question se trouve en face du visage inaudible de l’histoire – ou plutôt de l’Histoire.

C’est bien ironique quelque part de voir que l’homme a une tendance acquise ou innée de vouloir croire au présent. On veut posséder le présent avec la même ardeur qu’on investi pour posséder le passé. Cela est vrai pour l’homme comme individu et pour l’homme comme groupe. Les individus cherchent la mémoire, les groupes, eux, l’histoire.

Il n y a pas de mot sans passé ; il n y a pas de sens au présent. Pour être, un mot a besoin d’histoire. C’est l’histoire qui crée les mots et c’est par les mots qu’on crée l’histoire. C’est un cycle d’inexistence, fatal et nécessaire.

Image : Man Ray, Indestructible Object

dimanche, octobre 01, 2006

Météorologie

Et puis lorsqu’il s’avère que la pluie est prochaine, ce sont les grains de sable qui se précipitent à l’accueillir.

L’attente est toujours pour une coïncidence ; c’est une forme de vagabondage introspectif, un vagabondage qui se proclame inconscient, inconditionnelle, et fixe.

C’est pourtant le regret qui détermine la plupart des actes. Le regret dans sa forme la plus volatile est une condition qui préoccupe l’acte imparfait – dans le sens où l’acte n’atteint pas sa destiné – en d’autres termes tout acte.

Dans la vie, comme dans l’amour, l’acte est uniquement un potentiel qui n’atteint jamais la forme requise par son image. C’est une attente, nourrie par l’espoir et tuée par les conditions réelle de l’existence – souvent nommées ‘réalité’ ou ‘vie’.

Le poète, comme tout être hypocrite, nourrit l’illusion de son identité par des images propres destinées à soi et des images sociales destinées à autrui. Il est pourtant celui qui donne aux mots une valeur qui surpasse le langage – et dépasse la langue. Les mots deviennent une condition propre, une fin dont l’ordre est souvent esthétique mais jamais scientifique.