lundi, décembre 04, 2006

Argumentation


I was watching an interview with the “living martyr” Marwan Hamadeh, the minister of communication and the survivor of the first episode of the assassinations series in Lebanon since 2004. Some months before the assassination of Hariri, there was an attempt on the life of Hamadeh, a faithful ally of Jomblat, his life was spared, perhaps not his mind however.

Apart from all the repetitions in his discourse, it was striking to listen to the arguments he used. The simple task of repeating these arguments is itself a refutation:

  1. The opposition is the Hezbollah. Others do not constitute any popular weight.
  2. Some in the opposition seeks the return of Syrian domination, but certainly not Hezbollah nor Amal
  3. The return of Syrian domination is impossible.
  4. It is not acceptable for a government to be deposited by the people. These ways are not democratic.
  5. The only constitutional force which has the power to deposit a government is the parliament.
  6. 14 of march (the popular movement which started by depositing the former government of Karameh by calling for demonstrations) freed Lebanon using democratic methods.
  7. The demonstrations carried out now are against democracy.
  8. The power of any government has to come from its people
  9. The independence forces – which are fighting foreign support and interference – have to resist the overthrow of its independence and democracy. The government has to protect the choice of the people from any force that is not from the people. (in this case it is the people that is against its own choice and the government has to protect the freedom of its people from – strangely – no one else than its people)

These 9 statements were recited in no more than 6 minutes. The incapacity to discern the contradictions in these statements is symptomatic of severe mental malfunction.

dimanche, décembre 03, 2006

De la rhétorique


Afin d’éviter le jugement il est souvent utile de procéder par description. Ce que certains peuvent nommer une crise au niveau épistémologique dans le discours politique actuel (non au Liban mais en termes généraux, peut être peut on parler ici d’un système mondial), se dévoile en partie dans la rhétorique. L’intérêt de regarder de prés la rhétorique se résume en deux points. Le premier est que la rhétorique en tant qu’elle est un conflit doit être basée – et cela à priori – sur un système qui définit la réussite d’une stratégie ou sa chute. En d’autres termes, tout discours dés lors qu’il cherche à exercer sa domination sur un autre, est simultanément entrain d’imposer un système de savoir, et donc des vérités. Mais afin d’atteindre l’idéal qu’il prêche il est nécessaire d’agir selon les vérités du système dominant actuel. Le discours dominant serait en guise de défendre ses vérités et les maintenir, le discours résistant, lui, serait en guise de la déconstruire en usant les contradictions dans le discours dominant lui-même afin de proposer ses vérités en échange. Etudier la rhétorique d’un discours agit comme étape pour définir les systèmes de vérités – ou de savoir – belligérants. Le second point est la valeur absolue de cette étude, notamment celle de la stratégie. Les stratégies sont donc misent en valeur. La stratégie étant une discipline qui traite des objectifs et des moyens, implique ces deux notions comme présomptions. Il est donc nécessaire de critiquer une stratégie selon la relation qu’elle propose entre son objectif et les moyens/méthodes qu’elle propose pour l’atteindre : Donc en termes de ses propres définitions. C’est finalement ces définitions elles mêmes qui sont l’objet de telle étude, puisque ces définitions sont elles mêmes partie indispensable des systèmes de savoir et des forces en conflit.

L’un des problèmes du discours dominant actuel, dans sa représentation politique, est l’usage des technologies d’information (ou informatiques) pour substituer à l’argumentation. En d’autre termes, la représentation – ou doit on dire l’illusion – de toute chose ne nécessite plus un fondement réel mais sensationnel/esthétique. C’est le langage de la fiction et des narrations filmiques. Il faudra toujours se souvenir que ce que nous envisageons comme une médiation du réel (journalisme et information) et ce à quoi nous réagissons esthétiquement (fiction et art visuel), suivent la même médiation. Les deux formes de savoir dérivent du même objet ou de la même forme. Les systèmes de vérités actuels - dans le domaine politique – se rapprochent, pour ne pas dire sont déjà ainsi, des stratégies esthétiques. La rhétorique à présent simule la justification simpliste des stratégies filmiques. Cela est visible au moins à deux niveaux principaux. D’abord dans ce qui est du manichéisme et du simplisme moral, le bien absolu et le mal absolu, la morale est ainsi. Et ensuite dans l’inconsistance avec les lois naturelles. Cela peut être formuler d’une façon différente : l’action précède la justification, et l’action justifie la justification. La justification est une nécessité pour l’action dans les récits filmiques, elle n’est pas une condition mais un résultat. Souvent l’action diégétique et sa justification dans la diégèse ne nécessitent pas une consistance avec la démarche de leur équivalant naturel. Ceci est vrai dés lors que la nature est toujours le référant, ou bien qu’il existe un lien référentiel entre les deux « mondes » diégétique et naturel. Ces deux mondes qui pour Schopenhauer seront eux même médiés, et sont un degré semblable de représentation. C’est peut être l’un de ces deux systèmes de savoir et de vérités qui prend la relève. Le conflit est à présent entre ces deux systèmes de représentation. En termes idéologiques peut être, c’est un conflit entre illusionnisme et réalisme. Les deux pourtant usent des mêmes outils mais pour transférer des stratégies différentes et des vérités contradictoires. C’est l’usage de la technologie qui est ici au centre du conflit.

vendredi, décembre 01, 2006

Drapeaux et totalitarisme


La question est purement existentielle. Ou peut être touche t elle à la politique.

Un gouvernement qui s’impose comme le seul représentant d’une population qui le rejette. La phrase semblera certainement fausse pour un observateur externe. Mais elle représente la contradiction qui est au cœur de la crise libanaise. Une grande partie de la population libanaise, pour ne pas dire la majorité, rejette son gouvernement. Le gouvernement répond par affirmer qu’il représente la totalité des libanais.

Deux solutions se présentent : la première que les libanaise sont uniquement ceux qui soutiennent le gouvernement et donc ceux qui opposent ce gouvernement ne sont que des traîtres. Bien que le gouvernement lui-même accuse ces mêmes gens d’user le mot traître contre lui – pour une illustration de l’usage de ce mot comparer son usage chez deux figures : Saad el Hariri et Hassan Nasrallah (le premier affirme explicitement que l’opposition est formée de traîtres « antom al khawana », le second accuse le gouvernement d’être une poupée américaine sans jamais user le terme « traître »). Le résultat est contradictoire bien que ceci ne change rien au « fait » que c’est l’opposition qui est accusée d’user ce mot. Comme le monde peut être absurde parfois.

La seconde solution est que ces gens qui demandent explicitement la chute du cabinet simplement n’existent pas. La démonstration qui aura lieu demain n’est donc qu’un mirage. Cette solution cède la place à une nouvelle contradiction au cœur du discours du gouvernement Libanais, celle de la démocratie. C’est une contradiction dont les droits d’auteur appartiennent au président Bush. Mais le gouvernement Libanais a acheté les droits pour les quelques années à venir. La contradiction est dans la phrase absurde qui dit que tout mouvement populaire, n’importe son ampleur, n’est qu’un complot pour détruire la démocratie Libanaise dont ce gouvernement est l’unique représentant. C’est égal à dire que même si la majorité des Libanais opposent ce gouvernement cette majorité du « démos » s’oppose à elle-même. Ces deux phrases iconiques du gouvernement Libanais annoncent une transformation du système démocratique libanais en une copie des démocraties de 99%. Un gouvernement qui malgré sa population représente toute la population : lire dans cela le régime de Assad en Syrie. Le gouvernement Libanais, selon une dynamique Lacanienne peut être, désir devenir l’Autre. Ou bien dans une lecture Freudienne, le gouvernement Libanais souffre d’une crise Oedipienne, il veut se procurer de l’image du père (la Syrie), la même image qu’il portrait comme le mal absolu.

Le problème est social peut être ou simplement intellectuel puisqu’il existe des gens de l’autre coté de l’écran qui croient à ce que le gouvernement dit. Il y a des gens qui placent les propos du gouvernement libanais au dessus de la logique. Ce que Sanioura, le premier ministre, dit – même s’il contredit toute règle de logique – est un degré supérieur de savoir. Ce choix de croire aveuglement, découle soit d’une incapacité intellectuelle, causée par une surexposition au totalitarisme des partis traditionalistes libanais, ou simplement n’est point aveugle. La seconde explication est probablement la plus logique. Ceux qui choisissent de croire Joumblat, le « Roi du parti socialiste » depuis que son père est mort (Joumblat qui est le monarque d’un parti qui porte le nom de progressiste socialiste, et qui est probablement le plus grand maître féodal au Liban, a l’audace de critiquer un autre parti pour le culte de la personne et pour le manque de démocratie dans ce parti.), par exemple lorsqu’il dit que la Syrie est notre ennemi depuis le début de la guerre civile, sont les même qui le croyaient lorsqu’il disait que la Syrie est notre allié naturel. Dans les deux cas ce n’est pas la vérité qui importe mais la capitulation au maître. Après tout ce n’est pas un Liban qu’ils cherchent mais leur pouvoir dans ce Liban, un pouvoir qu’ils imaginent toujours opposé aux « autres » Libanais.

A présent c’est un retour au ridicule du drapeau que notre gouvernement envisage ; les stratégies d’anesthésie populaire par l’usage de symboles lyriques. De nouveau ce sont des slogans sensationnalistes qui retrouvent leurs rôles. Des phrases dépourvues de sens concret : la vérité, la paix, le Liban, le drapeau, la liberté, l’indépendance, la solidarité. Tous ces mots qui n’ont point de sens sans une définition claire et un programme pragmatique pour les atteindre, sont bien sur dans la main du gouvernement. La formule banale et ridicule dit : si vous êtes avec le gouvernement, vous êtes avec toutes ces notions, ou bien, si vous êtes avec toutes ces notions donc vous devez soutenir le gouvernement. Voilà en deux mots le totalitarisme comme il est définit dans toutes les œuvres du 20e siècle. Il existe une seule vérité, un seul chemin et tout autre chemin est une tricherie.

Les gens ont une tendance à oublier que les régimes totalitaires ne se présentent pas comme tel, au contraire tous les régimes totalitaires se présentent comme des représentant légitimes de leur population. Staline ne disait pas qu’il est un dictateur, au contraire il appliquait le même contresens que le gouvernement Libanais, seulement avec plus de raison. Le paradoxe emblématique est celui des monuments qui fussent construis – par force – pour commémorer le pouvoir du peuple, lui-même dépourvu de pouvoir. Le peuple – opprimé – doit construire des monuments pour commémorer sa liberté inexistante.

Le principe de la gouvernance dans les systèmes républicains démocratiques est que le gouvernement est responsable de l’économie, la société, la sécurité et la représentation. Il est responsable devant son peuple. Ce n’est pas le gouvernement qui choisi le peuple pour qui il est gouvernement, mais le peuple qui choisi son gouvernement. C’est cette différence fondamentale que le gouvernement libanais ne réussi pas à comprendre.