D’abord une petite remarque sur l’usage des termes ‘psychologique’ et ‘philosophique’, la distinction entre les deux en termes de disciplines est peut être assez claire dans le domaine académique même si des interrelations existent entre les deux ‘domaines’. Mais, dire qu’une analyse est psychologique plutôt que philosophique ne procure simplement rien a l’analyse elle même. Toute pensée prétend se diriger vers la connaissance. Les moyens sont divers et infinis. La démarche qu’on suit n’importe sa forme, est toujours inscrite dans ce que le sens large du mot philosophie incorpore – qui est naturellement ‘l’amour du savoir’.
Bref, c’est pour dire que je ne crois pas à la distinction des disciplines. Une démarche mathématique, empirique, sociologique, ou psychologique suivant le sujet de l’analyse devient une analyse simplement. Certes, les idées exprimées dans le texte précédant sont adoptées de la psychanalyse de Lacan sans pour autant que je prétende m’incliner devant toutes les autres. L’inconscient dans le sens Freudien notamment n’a donc pas de place dans cette perspective. Par contre la force décrite comme inconscient par Freud pourrai être interprétée selon les termes de Schopenhauer, qui peut dans tel débat avoir une place privilégiée. L’inconscient comme force incontrôlable exercée sur le sujet, par lui même, serait comparable à ce que Schopenhauer nomme – à juste titre – la volonté. Après avoir poser que le sujet n’est pas – et ne peut être uniforme – l’étude du sujet connaissant doit se dirigé vers les éléments qui définissent la perception de ce sujet de lui même et du monde. Le sujet dans ce cas n’est pas un sujet constant – puisqu’il ne peut être UN sujet – mais un sujet dans le temps. Une conscience qui n’existe qu’au présent et qui est en perpétuel changement (la maxime d’Héraclite ‘on ne se baigne pas dans la même eau de la même rivière’ trouve ici un écho). L’étude du sujet est donc une étude d’un instant de ce sujet, d’une instance subjective. C’est dans se postulat que Schopenhauer est adapté. La volonté du sujet est assujettie elle même à la tyrannie des sens, et de la perception. Toute connaissance passe par les chemin destructeurs de la perception qui est – a priori – trompeuse. La volonté qui détermine la connaissance du sujet, elle, est en partie prédéfinie (le caractère) et en partie acquise (peut la personnalité). La partie acquise est l’expérience que le sujet à du monde, c’est sa définition de lui même par rapport aux autres et des autres par rapport a sa connaissance du monde. Tout est relatif à tout. L’ensemble de cette force motrice du sujet peut être interprétée comme semblable a celle que Freud nomme l’inconscient, et qui prise avec un certain simplisme généralement.
Le dilemme de l’inconscient devient le même que celui de la volonté, qui est – paradoxalement – prédestinée. Mais ce que Schopenhauer offre parmi son pessimisme fatal, c’est une lueur d’espoir que la connaissance ne peut avoir lieu qu’en limitant les effets de la volonté et ceci peut être accomplit par la compréhension des mécanismes agissant lors de la perception – ainsi limitant la perception trompeuse. Ceci est bien sur un idéal comme tout les autres, simplement impossible.
L’inconscient n’est donc pas inconscient, mais fait partie de la conscience du sujet, il la détermine sans être chose inconsciente. Son rôle dans la définition du sujet par rapport a lui même – l’illusion d’unicité – est simplement celui de la totalité des sujets dans le temps qui définissent le « lui » à chaque instant. C’est ici comparable à la mémoire, qui, chez Heidegger détermine la perception du temps et détermine en partie le temps lui même. L’inconscient fonctionne comme la mémoire pour le temps – c’est cette totalité de sujets conscients qui s’achèvent à chaque instant dans le sujet instantané qui lui est l’auteur de l’acte.