Instant d’histoire
Les rescapés du génocide de l’intelligence humaine. Les survivants de l’age de l’ignorance trônée. L’histoire vieillit, elle perd sa mémoire, son sens de logique.
Combien de phrases et de manuscrits sont tombés dans les décombres de l’oubli tandis que les nouveau historiens électroniques enregistrent le ridicule.
Je suis sceptique envers le futur, je dirai même pessimiste. On retombe dans le Moyen Age, le temps des civilisations s’est révolu laissant à l’humanité des indices facultatifs, mais hélas la facilité est toujours séduisante. Un Moyen Age global, personne n’est à l’abri. Une influence sans égale, l’histoire se réunit pour la première fois, c’est la première rencontre, la première impression et on se fait beau pour plaire à la mémoire des siècles. Les ruisseaux se rejoignent dans la rivière de la modernité.
Je me demande si jadis l’Eglise croyait vraiment à la volonté de Dieu. Question qui restera à jamais sans réponse.
Je me souviens du temps où on faisait la guerre comme on fait l’amour, avec passion. Lorsque les guerres étaient pures, le contact intime entre le fer et la chaire, l’orgasme de la violence. Le sang qui naguère arrosait le sol et engendrait les peuples et les cités. L’abject est souvent beau, organisé, et propre, les apparences sont insignifiantes pour la raison.
Je me demande si Rome avait honte de sa puissance, de ses désirs, de ses pulsions. Et puis je pense à Marc Aurèle, un homme parmi les ombres.
Les questions sont toujours les même, on a juste oublié, ou tout simplement renoncé. Les mythes existent toujours mais sous d’autres noms. Nos ancêtres, aussi savants qu’ils l’étaient, n’appelaient pas leurs récits sacrés, leurs cosmogonies, mythes mais simplement réalité. Et nous, n’avons nous pas des réalités ? N’avons nous pas de mythes ?
Les mythes c’est des réponses provisoires, des spéculations. L’histoire en est surchargée, c’est pour cette raison qu’elle succombe.
Chères spectateurs, amusez vous, le spectacle continue avec une splendeur sans précédent.