Parler de justice comme une idée abstraite c’est simplement, explicitement, prouver l’inhumanité de cette justice, sa tyrannie et son contresens. Comment peut on nier l’ère de l’hyper-réalité que nous regardons comme des spectateurs passifs et hébétés ? Je lis le journal, je regardais la télé, et je me retrouve dans ses paradoxes qui caractérisent si bien les préoccupations du siècle (du moins sa seconde moitié), notamment la justice, l’égalité et la liberté, ce qui dans un langage vulgaire mais conventionnel est nommé les « droits de l’homme ». Une institution internationale attribue ces droits et juges leur justice, cette institution se nomme par convention et ironiquement, « les nations unies ».
Je ne vais pas rentrer dans les détails minimes en parlant de textes juridiques et du principe de droit, mais au contraire j’encouragerai n’importe quelle discussion dans ce sens, dans l’espoir qu’elle pourra prouver le contraire de mes propos.
Les principes de bases de ce qu’on appelle démocratie sont d’après la racine étymologique, la souveraineté du peuple sur lui même. Ceci dit, la modalité de cette souveraineté n’est pas contenu dans le mot lui même, qui ne peut dés lors dépasser la fonction d’adjectif qualificatif. Et donc point n’existe de chose tel que la démocratie mais existe une chose démocratique.
Je me demande parfois si c’est concevable vraiment de faire la guerre pour luter contre la violence. Les principes premiers de la démocratie comme adopté en texte par les « nations unies » (sans rentrer dans l’organisation inégale à tout les niveau de cette institution post-coloniale), c’est que toute institution doit être surveillée et soumise au peuple soumis à cette institution, ou en d’autres termes, que le pouvoir de toute institution doit lui être attribué par le peuple, et donc lui donner une souveraineté sur son état. Ce qui fait que, et l’exemple est ce qui a provoqué ces propos, former un comité d’investigation des nations unies qui a le pouvoir sur un état sans que le peuple de l’état en question ait aucun pouvoir pour l’opposer, n’est que la définition littérale de la tyrannie, et plus précisément du totalitarisme.
La justice, et ceci pour changer n’est pas le produit d’un siècle ou d’un autre, possède cette inclination de se distancer de l’homme. Elle prend souvent, si ce n’est toujours, un aspect au delà de l’homme comme être et le transforme paradoxalement en objet de droit et de responsabilité. Le sujet perd sa subjectivité au prix de la protection et de la plaisance attirante de la soumission.
La justice à présent est le moteur du crime ; le crime se fait au nom de la justice. Attention ceci n’est point pour dire que la justice est fautive en ce qui concerne la culpabilité ou pas du criminel, mais c’est l’application qui est en question à ce stade. On a hélas dépasser le problème de l’objectivité ou pas d’un jugement. La question dans l’exemple syrien n’est plus si c’est en effet le gouvernement syrien qui a assassiné Rafic Hariri ou pas, mais que le bras de la justice est devenu incontrôlable. C’est de définir si ceci est un prétexte pour tuer un peuple et provoquer une guerre, interne soit elle ou pas, civile soit elle ou religieuse, peu importe. La question est d’une simplicité aberrante, si les droits de l’homme et la justice ont pour raison d’être le bien être de l’être humain et son droit à la paix, alors il n’ait point possible dans aucun système rationnel ou de droit adopté par la pensée moderne et notamment par les « nations unies », de dépasser tout les principes de lois et de droits et de proclamer des sanctions sur un suspect, dans ce cas tout un pays, et donc de déclarer la guerre ou du moins un agressivité même si elle n’a pas encore atteint la violence physique directe. Et ceci n’est pas uniquement une question des sanctions mais tout un procédé de coup d’état diplomatique, qui fait qu’un pouvoir quelconque possède à présent le pouvoir et la légitimité d’imposer des lois, des droits et un système social sur un état ou un peuple, sans être élu par ce peuple.
Je ne pourrai pas illustrer, et je ne voudrai pas, car je suis pratiquement certain, que toute application des données de base de la logique qu’on apprend à l’école doit à première vue, discerner non un complot, ni un drame, mais simplement d’approuver sinon par simple réalisme que ce qu’on appelle aujourd’hui justice ne ressemble à rien ce que jadis à l’age tendre, les livres et les récits et les conventions sociales décrivent. Approuver l’injustice de ce qu’on appelle naïvement justice n’est pas une obligation nationaliste, ni même identitaire, mais c’est la moindre des choses qui empêche de se mépriser, c’est une obligation qu’on doit à nous même, à notre fierté ou simplement pour être digne de vivre notre méprisable ignorance. Approuver ceci c’est la chose qui nous permet de poursuivre notre illusion historique et éternel que l’homme est un animal transcendant. Approuver ceci est une obligation humaine, et même humaniste.
Je ne crois plus aux peuples ni aux individus, je ne crois plus à ce monde d’esclaves hypocrites ou simplement heureux dans leur ignorance pourrie.
Peinture: Max Ernst, Death to Chess